Séminaire interne – À quelles conditions peut-on être blâmé pour nos croyances? Une défense du blâme épistémique
14 mars 2019 • 11h50 12h50
A4-349
14 mars 2019 • 11h50 12h50
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Pouvons-nous blâmer quelqu’un pour ses croyances? À première vue, cela semble être le cas. Il arrive parfois, par exemple, que nous blâmions un politicien, non seulement pour ses actions, mais aussi pour les croyances qui motivent ses actions. Nous blâmerons par exemple un politicien climatosceptique non seulement pour son inaction sur le plan environnemental, mais aussi, semble-t-il, pour ses croyances en matière d’environnement.
Un problème se présente lorsqu’on tente de justifier ce type de blâme. En effet, selon les tenants de ce qu’on appelle l’involontarisme doxastique, les croyances ne peuvent pas être acquises volontairement. Or, il semble qu’on puisse uniquement blâmer ce qui résulte d’actes volontaires. Le caractère volontaire d’une action est une condition nécessaire à la responsabilité, et la responsabilité est nécessaire au blâme. Si nous ne pouvons pas en venir à croire volontairement, il semble alors difficile de considérer qu’on puisse blâmer quelqu’un pour ses croyances, puisque l’agent ne pourra pas être responsable de celles-ci.
Cependant, cette idée selon laquelle nous ne sommes pas responsables de nos croyances ne rend pas bien compte de nos intuitions. Nous n’avons pas l’impression que nos croyances sont hors de notre contrôle et que nous ne sommes aucunement responsables de celles-ci. Dans ma présentation, en me basant, entre autres, sur les travaux de Pamela Hieromymi, je proposerai une théorie du contrôle épistémique qui permet d’éviter ce problème et de justifier le blâme épistémique.
Ce contenu a été mis à jour le 9 mars 2019 à 10 h 28 min.